Faut-il préférer la consigne au recyclage ?
05 juin 2023
05 juin 2023
La France est (par habitant) l’un des premiers producteurs de déchets au monde. Face à cela et sous la pression des ONG, elle a depuis plusieurs années défini le recyclage des déchets comme un élément clef de son développement « soutenable ». Ceci explique pourquoi le recyclage est d’une part, largement subventionné et d’autre part réglementé par plusieurs lois et décrets ( tels que la charte de l’environnement ou par le Grenelle de l’environnement ).
Dans les faits, le taux de recyclage en France aujourd’hui est estimé à 57 %. (Fin 2019-source CITEO). Un score, certes pas si mauvais, mais qui laisse entrevoir une réalité : 43% des déchets ne sont pas recyclés. On blâme souvent les consommateurs qui « trieraient mal » mais on ne peut pas leur imputer toute la faute. En effet, pour “bien trier” il faut d’abord avoir des emballages à trier c’est-à-dire que le producteur de l’emballage ait fait le choix d’un matériau qui soit, tout simplement, recyclable. Or, la moitié des emballages plastiques (les pots de yaourts par exemple) mis aujourd’hui sur le marché, ne le sont pas.
De plus, même si un producteur fait le choix d’un matériau recyclable comme le carton par exemple, celui-ci n’est pas recyclé s’il est souillé par des restes de nourriture ou d’huile.
Ainsi, aujourd’hui, les politiques louent le recyclage et en vantent les mérites …parfois à tort.
Prenons un exemple, le PET ( Polyéthylène téréphtalate) :
Certes, il vaut mieux recycler le PET (un des seuls plastiques recyclables) que l’enfouir mais lors du processus il perd de sa transparence et certaines de ses qualités. Résultat : les fabricants ajoutent toujours de la matière vierge pour conserver cette transparence. Ainsi ils communiquent sur du plastique recyclé (en partie ou à 100 %) mais ce qu’ils ne mentionnent pas, c’est qu’il faut beaucoup de bouteilles de plastique PET et toujours du PET vierge pour produire une bouteille de PET recyclée.
C’est là qu’est la tromperie : notre esprit associe l’expression 100 % recyclée à une boucle fermée, alors qu’il y a toujours une perte de matière.
Le problème ce n’est pas le recyclage bien sûr, il y a des matériaux qui doivent être produits et la meilleure fin de vie est alors le recyclage. De plus, la recherche avance et des nouveaux matériaux compostables ou plus facilement recyclables voient le jour.
En vérité, le vrai problème c’est quand le recyclage devient une excuse pour la production de masse et quand il devient un moyen pour déresponsabiliser et déculpabiliser les populations.
Dans Recyclage, le grand enfumage – comment l’économie circulaire est devenue l’alibi du jetable , Flore Berlingen va jusqu’à qualifier le recyclage de « contreproductif » car pour elle, ce modèle ne règle rien au problème de la surproduction des déchets : « non seulement, le recyclage se nourrit du jetable mais en plus, il reconduit et intensifie celui-ci, car une fois les centres de tri construits, il faut les rentabiliser ».
Aujourd’hui, il y a peu de place pour la consigne tant dans les esprits des gens qu’au niveau de la logistique. Ce qui peut représenter un obstacle pour les acteurs.
La récupération systématique des contenants représente un coût important souvent oublié.
Néanmoins, avec la consigne : pas de coût de recyclage, pas de coût de retraitement ou d’enfouissement. En somme : pas de coût pour la planète…
Maintenant vous savez pourquoi on a choisi la consigne chez les Empotés. Ainsi, la consigne et le réemploi doivent être le modèle de demain et le recyclage la solution de dernier recours quand la consigne n’est pas possible.
Alors let’s go la consigne et forza le réemploi !
